TsiÔno, le réseau des observateurs bénévoles

A Mayotte, il est nécessaire, pour mettre en place une gestion la plus appropriée possible, de mieux connaître la répartition de certaines espèces cibles, la composition des populations (grâce à la photo-identification) ou encore de dégager des tendances d’évolution. Par la mise à disposition d’informations spatiales et temporelles, sans cesse actualisées par vos soins, vous apportez votre contribution à ce grand chantier !

Le projet TsiÔno se structure autour de 3 axes, qui ont vocation à apporter une aide à la gestion :

1. Distribution des observations et inventaire d'espèces

Améliorer les connaissances sur les espèces rares, protégées ou menacées par le risque d’extinction :

• Par la cartographie de la répartition des espèces (dugongs, baleines, dauphins, perroquet à bosse…) d’après vos observations et les statistiques associées ;
• En complétant l’inventaire du patrimoine marin.

2. Photo-Identification

Connaître jusqu’au niveau de l’individu certaines populations qui peuplent le lagon, grâce à la création de catalogues d’identification.

Cet axe concerne 6 espèces : la baleine à bosse, le dugong, le grand dauphin de l’Indo-Pacifique, la raie manta de récif (et la raie manta géante dont la présence à Mayotte reste à confirmer) et le requin baleine. Les individus sont identifiés sur la base de caractères distinctifs (forme des nageoires, présence de taches sur le corps, de cicatrices, etc). Les intérêts de tels catalogues sont de :

• Connaître les populations résidentes (présentes toute l’année) à Mayotte et migratrices et estimer leur nombre ;
• Suivre les habitudes des animaux à différents pas de temps (un jour / une saison / une année) et ainsi mieux appréhender l’écologie de l’espèce. On peut ainsi déduire des observations que tel dauphin a tendance à s’alimenter dans tel secteur du lagon mais se repose dans tel autre, qu’une femelle baleine à bosse clairement identifiée a tendance à revenir dans le lagon de Mayotte tous les 4 ans et qu'une autre femelle n’aura été observée qu’une seule fois.

3. Assurer une veille environnementale du milieu marin.

Cet axe du programme consiste à contribuer à la surveillance de l’écosystème marin et à alerter le réseau sur les signes avant-coureurs d’un déséquilibre écologique. L’alerte précoce permet au gestionnaire de mettre en place le plus en amont possible un suivi complet ou des actions concrètes permettant de réguler ces déséquilibres avant qu’ils ne soient hors de contrôle. Il est ainsi attendu des observateurs qu’ils fassent remonter via le réseau :

• La présence d’espèces non-indigènes et potentiellement invasive (exemple de l’algue rouge Asparagopsis taxiformis)
• La présence d’espèces indigènes en phase de pullulation (cas de l’étoile de mer épineuse qui s’alimente de corail)
• La présence de toute autre espèce ou phénomène qui vous apparaîtrait anormal